Agriculture Le paquet de frites s'affiche en hausse
L'indice « patate » flambe
Le cours boursier de la pomme de terre a doublé en un an. En cause : la mauvaise récolte estivale.
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Chaque vendredi, six experts cotent la patate. Et comme la semaine dernière, la tonne de bintjes (une variété qui représente 60 % de la production belge dudit tubercule) a atteint, ce vendredi, les 300 euros à la bourse belge de la pomme de terre. Soit un doublement en douze mois.
« Voici un an, cette même tonne de bintjes s'échangeait à 150 euros. En 2003, le cours était même dix fois inférieur par rapport aux prix actuels puisque les 1.000 kilos valaient 31 euros mais il est vrai que durant cette année, la récolte avait été exceptionnelle », explique Romain Cools, secrétaire général de Belgapom, la fédération des négociants, éplucheurs et transformateurs de pommes de terre, qui gère la bourse belge de la patate.
Cette « cotation Belgapom » s'affirme représentative du plus grand volume de pommes de terre « tout venant », commercialisées sur le marché physique, à destination de l'industrie de transformation. Les six experts déterminent le prix le plus fréquent constaté le jour précédent pour les bintjes de « 35 millimètres+, fritables, départ producteur, en vrac sur camion, pour livraison/enlèvement immédiat ».
La flambée actuelle s'explique essentiellement par une mauvaise récolte estivale : « Sur les sept dernières années, la moyenne est de 2,3 millions de tonnes ; durant le dernier été, la conjonction de la canicule de juillet et du refroidissement d'août a réduit la récolte à 2,1 millions de tonnes, desquelles il faut encore soustraire les pommes de terre vitreuses, impropres à la commercialisation, soit une récolte d'environ 1,8 million de tonnes », précise Romain Cools, qui ajoute : « Tous nos voisins sont confrontés au même problème. » Des dégâts continentaux qui se mesurent sur le marché à terme européen de Hanovre : la tonne de patates pour livraison en avril s'y échange déjà à 361 euros.
La patate représente
entre 30 % et 40 % de la frite
Dans les 4.500 friteries du Royaume, les conséquences de la flambée commencent à se faire sentir. « Nous avons envoyé une lettre à nos membres pour les informer de la hausse et leur conseiller d'en profiter pour évaluer leurs coûts globaux, confie Bernard Lefèvre, président de l'Union nationale des frituristes. Le prix des pommes de terre ne représente que 30 % à 40 % du coût des frites (le reste participe de l'amortissement des friteuses, du loyer, etc.). Ce n'est donc pas ça qui causera une augmentation, mais les frituristes ont été confrontés ces derniers mois à des augmentations de leurs coûts énergétiques notamment. » Autrement dit, l'embrasement de la patate apparaît comme l'occasion de justifier une hausse du paquet. Dans la capitale, le conseil a été entendu : des friteries ont majoré leurs tarifs de 10 %. A cause de patates « moins nombreuses et plus petites », affichent-elles.
séki vaut de l'or!!
il faut vite le mettre dans un coffre fort et faire des provisions de frites..